La beauté fragile des mangroves
Aux abords de la ville de Rio Dulce, dans l’est du Guatemala, Monsieur Vanasse avait trouvé à se loger dans une auberge accessible uniquement par bateau.
Curieux, il voulait tout voir et tout sentir de la flore; explorer les possibilités offertes dans cette vie qu’il avait si souvent mise sur pause à cause du travail. Au garage, les heures de sa vie s’étaient égrenées au rythme des entrées et des sorties des véhicules. Quand il y songeait, il ressentait encore le froid humide qui régnait dans la bâtisse, lui transpercer les os.
Il regarda ses mains autrefois engourdies et rougies par le froid. La peau avait repris sa teinte pâle, et bronzait sous le soleil du Guatemala.
Il aurait besoin de ses mains ravivées aujourd’hui parce qu’il projetait de se rendre dans les mangroves situées aux abords de la ville de Rio Dulce.
Cet homme qui se passionne des plantes voulait admirer de près cet écosystème de marais maritimes qui joue un rôle de premier plan pour notre planète, notamment dans la stabilisation du climat.
Les mangroves, en absorbant les vagues, minimisent l’érosion des côtes et limitent les effets dévastateurs des inondations et des ouragans. Elles sont parmi les écosystèmes les plus productifs en biomasse de notre planète.
Naviguant dans les mangroves avec un guide, Monsieur Vanasse s’émerveillait devant les arbres ligneux, les palétuviers retenaient toute son attention.
Cette espèce d’arbre avec ses pneumatophores – des excroissances des racines qui croissent hors de l’eau pour permettre à l’arbre de respirer – et ses étranges racines-échasses sert de pouponnière et d’abri aux petits poissons. Les matières organiques provenant de cette biodiversité nourrissent toute une faune : huîtres, moules, crevettes, crabes, langoustes, poissons. Ces arbres sont partiellement immergés par les marées salées, mais ils ont aussi besoin d’eau douce des rivières pour croître.



Les mangroves sont grouillantes de vie
Photos de gauche : vipère des mangroves et raton-laveur. Photo de droite : fleur près des mangroves
Il fait 27 C. La rame fend l’eau dans un léger clapotement. Les singes hurleurs s’élancent de palétuvier en palétuvier. Les insectes bourdonnent. En pagayant, Monsieur Vanasse pose le regard partout en même temps. Le plaisir ressenti à respirer cet air tropical est grand.
« Le rythme a ralenti, je peux apprécier chaque instant de ma vie, constate-t-il.»
Son canot glisse sur une eau tranquille.
Il se dit qu’il a bien de la chance de naviguer dans cette beauté si fragile, car cette forêt qui pousse près des côtes maritimes dans les régions tropicales et subtropicales est défrichée pour construire des bassins à crevettes ou du bois de chauffage.
Chère Clémence , toujours aussi intéressant tes récits;je l’ai lu rapidement MAIS je vais le relire. En ce temps de pandémie( qui semble titrer à sa fin ???) ça fait très bon de lire des choses vécues autrement! MERCI 14 MARS 2022
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Chère Yvette, c’est vrai que suivre Monsieur Vanasse dans ses aventures nous mène bien loin de notre réclusion découlant de la pandémie. Alors à lire sans retenue. Merci de ton commentaire.
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Si bien vécu par Marc , si bien décris par Clémence et si bien ressentis par nous.
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Tu me fais très plaisir quand tu dis que ce texte te fait ressentir ce que Marc peut vivre. Marc nous fait vivre de belles escapades et je suis contente quand je peux transcrire ces belles aventures. Merci de ton commentaire, cher Arnold.
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Que c’est beau Clémence tu devrais écrire des livres. Tellement bien écrit et captivant .Merci.
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Oh ! Merci pour ce commentaire, c’est apprécié. Je travaille à un livre sous forme d’un recueil de textes que j’espère bien pouvoir publier un jour.
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