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De : Clémence Bourget
Date : 2007-08-06 – 08:14 PM
A : amis.internautes@clemenceetseshistoires.com
Sujet : N’abandonne jamais
Allô.
Hier, dimanche, il faisait trop beau pour étudier alors je me suis rendue à la Citadelle de Halifax, comme je te l’avais écrit dans mon dernier courriel.
Cette forteresse en forme d’étoile a été construite par les Britanniques pour barrer la route aux Français qui avait érigé un fort au Cap Breton, le Louisbourg. Ça a pris 28 années pour la construire, tu te rends compte ! Mais ils l’ont eue leur citadelle ! Vive la persévérance ! D’autant plus qu’elle a joué tout un rôle dans la prise du territoire de la Nouvelle-France qui appartenait aux Français et aux Autochtones.

Tu vois, s’ils avaient abandonné en cours de route, on parlerait peut-être tous la langue française aujourd’hui au Canada dans un joli accent mêlé d’acadien et de québécois. Petite leçon de don’t give up. Never ! (n’abandonne pas. Jamais!)
Quand je suis arrivée à la Citadelle, un garde, vêtu d’habits d’époque, se tenait à l’entrée dans une immobilité impressionnante, sans broncher, sous un soleil de plomb. En passant devant lui, j’ai vu la sueur lui couler dans le visage.


Une fois franchie, l’intérieur de la Citadelle s’ouvre sur une cour circulaire de gravier et de sable. Comme si les Britanniques signifiaient : «Hé, hé ! Viens pas jouer dans ma cour !»
Les murs épais sont ceinturés d’un deuxième mur dans lequel tu peux circuler, si tu veux. Mais j’aime mieux te le dire, il fait noir. Bâti pour prévenir toute attaque, je t’assure que personne ne pouvait s’approcher de la Citadelle sans être vu. En plus de t’enlever l’envie de t’aventurer par là, les murs coupent radicalement le vent. Ce qu’il faisait chaud sous ce soleil ! Ah ! voilà des escaliers qui mènent sous terre à une poudrière et à des sortes de magasins qui servaient à entreposer les armes et les barils de poudre. Mais il faisait à peine plus frais en bas. On étouffait ce jour-là.
J’ai eu l’étrange sensation de marcher dans un vieux château fortifié. Personne n`a jamais réussi à prendre la Citadelle depuis sa construction en 1749.




J’ai quitté l’enceinte pour retraverser le pont-levis. Le garde n’avait pas fondu, il se tenait bien droit. Quel courage ! Mais inutile de le lui dire, il ne te répond même pas ! Il continue de regarder devant lui. Tout de même, il devait avoir hâte que sonne l’heure qui mettrait fin à son quart de travail.
Hâte que les aiguilles de la Old Town Clock située devant la Citadelle, face au port, s’alignent enfin ! Cette horloge a quatre cadrans, un sur chaque face. En 1803, le prince Edward, fils de George III, roi d’Angleterre, a offert cette horloge pour signifier qu’il était attaché à la notion de ponctualité. N’est-il pas dit quelque part que la ponctualité est la politesse des rois ?

Parlant de politesse, je t’ai dit que les gens de Halifax sont courtois ? Quand tu es assis sur un banc et que quelqu’un souhaite s’y asseoir, il te demande d’abord May I share your bench ? (Puis-je partager votre banc ?) Yes, yes, faites donc ! Anyway, je dois aller étudier.
Quelle température fait-il chez toi ? Chaud ?
Vu qu’il fait si beau ici, sais-tu qu’on projette d’aller au Cap Breton la fin de semaine prochaine avec trois amies, deux Japonaises et une Québécoise ? On veut visiter le Louisbourg et la Cabot Trail. Ça devrait nous prendre de cinq à six heures de route pour s’y rendre.
See you soon.
Clémence
Belle lecon d’histoire Clémence. De plus en plus interssant ce blogue. Continue ma chere .on a envie d’aller faire cette visite nous aussi..
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Allô Thérèse, tant mieux si tu aimes et que ça te donne le goût de visiter les provinces d’Atlantique, ça vaut le coût. Merci de ton commentaire
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